Traiter davantage de surfaces lorsque les conditions sont optimales (majoritairement tôt le matin). Concentrer les substances actives dans la bouillie autorise une diminution de la dose à apporter.
Explications :
Les volumes moyens de pulvérisation en zones grandes cultures se situent entre 100 et 150 l/ha.
Descendre à des volumes inférieurs à 100 l/ha ouvre la possibilité d’explorer un gisement d’économies de doses chiffrées autour de 40% dans les exploitations où la modulation n’était pas pratiquée.
En pratique et en grandes cultures, tous les appareils peuvent traiter en bas volume sans grandes adaptations, avec des vitesses d’avancement comprises entre 8 et 15 km/heure ;
Les agriculteurs devront simplement s’équiper d’un jeu de buses et d’une filtration appropriés. Seule la pompe peut constituer un frein dans la baisse des volumes.
Bas volume : 50 à 100 l / ha
Ultras bas volume : 15 à 50 l / ha
A noter que réduire la durée de remplissage et le temps de trajet lié au nombre de cuves à préparer sont de véritables moyens de réussir la protection et d’abaisser les charges.
Les objectifs sont de couvrir le maximum de surfaces dans les meilleures conditions climatiques.
La réduction de moitié du volume/ha permet d’augmenter d’environ 30 à 50% le nombre d’ha/heure surtout si le parcellaire est favorable ; ainsi pour une cuve de 3000 l en 24 m à une vitesse de 8 km/ha, passer de 200 à 100 l d’eau procure une diminution d’environ 1 minute/ha donc 1 heure 40mn pour une intervention de 100 ha, excellent moyen de finir avant l’arrivée des vents ou des orages !
Montage de filtres de la pompe aux buses en passant par les tronçons :
Le filtre le plus fin doit être placé au début, en sortie de pompe.
Exemple d’une bonne pulvérisation :
Il est facile de quantifier les effets des adjuvants en bas volume : c’est compenser la baisse des volumes d’eau.
L’effet dispersant-émulsifiant va favoriser la mise en suspension des molécules, leur compatibilité et l’homogénéité des mélanges.
L’effet mouillant-étalant qui est significativement démontré en bas volume et qui augmente visiblement la couverture du produit sur la cible (travaux Arvalis).
La concentration de la bouillie favorise l’accroche sur le feuillage et l’emploi d’adjuvant adhésif va encore renforcer cet effet « tenue » et résistance au lessivage.
Elles sont essentiellement rencontrées lors des désherbages avec des huiles et la solution passe souvent par le choix d’un adjuvant non agressif qui n’occasionnera pas d’agression des cuticules et donc un gain de sélectivité.
Les bas volumes ne peuvent pas engendrer plus de résistances que les volumes classiques, au contraire puisque les interventions seront majoritairement faites dans de meilleures conditions grâce au gain de temps. De plus, ce qui compte est le nombre d’impacts/cm² et la taille des gouttes et non pas le volume d’eau.
Les déperditions mesurées entre la dose de produit apportée dans le pulvérisateur et la quantité réelle apportée à la cible sont parfois très importantes (jusqu’à 70%), ce qui engendre des risques de développement de résistances avérées.
Ce gisement d’économies de doses est techniquement exploitable et si les conditions d’absorption sont bonnes (hygrométrie > 75%, sans vent), il sera plus aisé de faire pénétrer 100% d’une demi-dose que 30% d’une pleine dose appliquée n’importe quand !
Trop de surfaces traitées en France dans ce cadre stricte de la modulation témoignent de la possibilité de respecter Ecophyto 2030 sans créer de « problèmes de résistances » ; les raisons sont à chercher ailleurs notamment dans les pratiques agronomiques ou le choix des stratégies de protection.
Le jalonnage le plus précis possible des parcelles ou l’aide au guidage avec localisation par GPS, la bonne hauteur de rampe en fonction de l’angle donné par les buses et le recouvrement optimal, le contrôle du débit, le degré d’usure des buses la qualité de pulvérisation sur les cibles avec le papier hydro-sensible sont autant de manière d’aider les agriculteurs désireux de progresser encore dans ce domaine.
Une intervention positionnée avec plus de précision permet de réduire ses doses et/ou les traitements de rattrapage donc le coût global de la protection.
Couverture de feuille par le fractionnement de la bouillie :
Intérêt de la concentration de la matière active sur la même surface foliaire :
La pénétration de la matière active va dépendre :
Densité de dépôt recherchée pour les fongicides et insecticides en vigne et arboriculture :
Exemple de contrôle de qualité avec papier sensible de couleur jaune qui vire au bleu au contact à l’eau :
Une couverture ciblée se définit comme le % de la surface des végétaux qui a reçu la pulvérisation.
Il est possible d’améliorer encore cette couverture avec les adjuvants (mouillants, étalants, adhésifs…).